Programme pour une maternité sans danger (PMSD)

Propriétés physiques pertinentes 1 2 3

Mise à jour : 2008-02-11

État physique : Liquide
Tension de vapeur : 0,29 mm de Hg    (0,039 kPa) à 20 °C
Autre(s) valeur(s) : 0,33 mm de Hg (0,044 kPa) à 23,2 °C; 0,50 mm de Hg (0,067 kPa) à 65 °C
Point d'ébullition : 202 °C
Solubilité dans l'eau : Miscible 
Coefficient de partage (eau/huile) : 2,4
Masse moléculaire : 99,13

Voies d'absorption

Mise à jour : 2008-02-12

Voies respiratoires : Absorbé
Voies digestives : Absorbé
Percutanée : Absorbé

Effets sur le développement 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

Mise à jour : 2008-02-12

  • Il traverse le placenta chez l'animal.
  • Il n'a pas d'effet sur le développement prénatal en absence de toxicité maternelle.
  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet postnatal.

Placenta

La N-méthyl 2-pyrrolidone (NMP) traverse le placenta de rats exposés par inhalation ou par gavage (Ravn-Jonsen et al., 1992; Sitarek, 2003). La concentration sanguine foetale de NMP était similaire à la concentration sanguine maternelle lors de l'exposition par inhalation (0, 150 ppm; 6 h/j; jour 19 ou 20 de la gestation).

Développement prénatal

Études chez l'humain

Solomon et al. (1996) ont rapporté le cas d'une technicienne de laboratoire exposée à la NMP 42 heures par semaine, pendant les 20 premières semaines de sa grossesse. Elle utilisait la NMP non chauffée pour solubiliser des échantillons. Vers la 16e semaine, la travailleuse a nettoyé un déversement accidentel, ce qui a entraîné un contact cutané important. Pendant les quatre journées qui ont suivi elle a ressenti un malaise, des maux de tête, des nausées et des vomissements. Par la suite, elle a été retirée de ce poste de travail. Lors d'un examen aux ultrasons à la 25e semaine, un retard de croissance a été observé. À la 31e semaine, la travailleuse a accouché d'un enfant mort-né. L'examen post-mortem du bébé n'a pas montré de malformation.

Il est difficile de tirer des conclusions uniquement à partir de ce cas puisque l'exposition de la travailleuse n'a pas été évaluée adéquatement et qu'elle utilisait d'autres solvants (méthanol, acétone).

Études chez l'animal

Exposition par inhalation

Lee et al. (1987) ont exposé des rats (exposition de tout le corps; 0, 100 et 360 mg/m3 sous forme d'aérosols, diamètre aérodynamique non spécifié; 6 h/j; jours 6 à 15 de la gestation). Aucun changement histopathologique n'a été noté dans les organes vitaux et les tissus des mères exposées. De la léthargie et une respiration irrégulière ont été observées pendant les trois premiers jours d'exposition aux deux doses. Aucun effet néfaste n'a été observé sur le nombre d'implantations, de résorptions, le poids et la taille des foetus ainsi que sur l'incidence des malformations externes et viscérales.

Des lapins ont été exposés par inhalation (exposition de la tête seulement; aérosol d'un diamètre de 2.7-3.5 µm; 0, 200, 500 et 1 000 mg/m3; 6 h/j; jours 7 à 19 de la gestation). Aucun signe de toxicicité maternelle n'a été observé. À 1 000 mg/m3, une augmentation significative de l'incidence d'une variation squelettique (13e côte surnuméraire) a été notée. Il s'agit d'une étude de BASF (1993) non publiée, rapportée dans le CICAD (2001).

Hass et al. (1994) ont effectué une étude chez le rat (exposition de tout le corps; 0, 150 ppm sous forme de vapeurs; 6 h/j; jours 7 à 20 de la gestation). Aucun effet significatif n'a été observé sur le nombre d'implantations, de rejetons viables et sur le pourcentage de rejetons mâles, mais une diminution non significative du gain de poids (environ 8 %) a été notée chez les mères. Une diminution significative du poids corporel moyen des rejetons a été observée aux jours postnataux 1-22. Une seule dose a été utilisée.

Lors d'une seconde étude, Hass et al. (1995) ont exposé des rates (exposition de tout le corps; 0, 165 ppm sous forme de vapeurs; 6 h/j; jours 4 à 20 de la gestation). Aucun signe de toxicité maternelle n'a été noté. Il n'y a pas eu d'effet significatif sur le nombre de corps jaunes par mère, d'implants par mère, de résorptions, de foetus viables et sur la proportion des sexes. Le poids foetal moyen par portée était réduit significativement. Les auteurs ont rapporté une incidence plus élevée de pertes préimplantation, une augmentation significative du nombre de mères avec des pertes préimplantation ainsi qu'une augmentation de l'incidence du retard d'ossification, significative pour quatre vertèbres cervicales et pour les os des doigts. Ils n'ont pas noté d'augmentation de l'incidende des anomalies externes, squelettiques et viscérales. Une seule dose a été utilisée.

Dans une étape de leur étude de reproduction sur deux générations, Solomon et al. (1995) ont évalué les effets sur le développement de l'exposition des rats des deux sexes (exposition de tout le corps; 0, 116 ppm sous forme de vapeurs; 6 h/j). Ils n'ont pas noté de toxicité maternelle, ni d'effet significatif sur le nombre de corps jaunes, d'implantations, de résorptions ainsi que sur les malformations. Cependant, le poids foetal moyen était significativement réduit. Une seule dose a été utilisée.

Saillenfait et al. (2003) ont effectué une étude chez le rat (exposition de tout le corps; 0, 30, 60 et 120 ppm; sous forme de vapeurs; 6 h/j; jours 6 à 20 de la gestation). De la toxicité maternelle a été rapportée à 60 ppm (diminution significative du gain de poids pendant les jours 6 à 13) ainsi qu'à 120 ppm (diminution significative du gain de poids pendant les jours 6 à 13 et de la consommation d'aliments pendant les jours 6 à 21). Aucun effet n'a été observé sur le nombre de corps jaunes, les sites d'implantations et le pourcentage de résorptions. Le poids foetal était significativement réduit à 120 ppm. Les auteurs n'ont pas noté d'effet sur l'incidence des malformations externes, viscérales et squelettiques.

Exposition par contact cutané

Becci et al. (1982) ont effectué deux études chez les rats (étude préliminaire : 0, 500, 1 100 et 2 500 mg/kg/j; sous occlusion; jours 6 à 15 de la gestation; seconde étude : 0, 75, 237 et 750 mg/kg/j; même période de traitement). Lors de la première étude qui visait à déterminer les doses à administrer, toutes les mères exposées à 2 500 mg/kg sont décédées. À 1 100 mg/kg, de la toxicité maternelle (diminution significative du gain de poids) et des effets sur les foetus (diminution du nombre de foetus viables, augmentation significative du nombre de résorptions, diminution du poids moyen) ont été observés. Lors de la seconde étude, de la toxicité maternelle a été observée à 750 mg/kg (diminution significative du gain de poids) ainsi que des effets sur le développement (diminution significative du nombre de foetus viables, augmentation significative du nombre de résorptions, diminution significative du poids foetal moyen). Les auteurs ont également noté une augmentation significative de l'incidence d'anomalies squelettiques (sternèbres manquantes, côtes surnuméraires, fermeture incomplète du crâne, etc.) à cette dose. Ils n'ont pas observé d'anomalie dans les tissus mous.

Des lapins ont été exposés par contact cutané (solution aqueuse 40 %; semi-occlusion; 0, 100, 300 et 1 000 mg/kg; jours 7 à 19 de la gestation). Aucun signe de toxicité maternelle n'a été noté. À 1 000 mg/kg, une aumentation significative de l'incidence d'une variation squelettique (13e côte surnuméraire) a été observée. Le résumé de cette étude non publiée de BASF (1993) est présenté dans le CICAD (2001).

Exposition par ingestion

Saillenfait et al. (2002) ont exposé des rats par gavage (0, 125, 250, 500 et 750 mg/kg/j; jours 6 à 20 de la gestation). De la toxicité maternelle a été observée à 500 et 750 mg/kg (diminution significative du gain pondéral, du gain de poids absolu et de la consommation d'aliments au cours des jours 6 à 21 de la gestation). À 250 mg/kg, une diminution non significative du poids (environ 10 %) des mères a été notée pour la période de traitement. Aux doses de 500 et 750 mg/kg, le pourcentage de résorptions par portée était significativement augmenté et un retard d'ossification des os du crâne et des sternèbres a été observé. À 250, 500 et 750 mg/kg, le poids foetal était réduit significativement. À 750 mg/kg, le nombre de foetus était considérablement réduit et le nombre de foetus vivants par portée était significativement réduit. À 500 et 750 mg/kg, les auteurs ont noté une augmentation significative de l'incidence des foetus malformés par portée, des portées ayant des foetus malformés, ainsi que des malformations externes, viscérales et squelettiques.

Saillenfait et al. (2007) ont effectué une étude pour déterminer si les trois principaux métabolites de la NMP avaient des effets sur le développement. Ils ont exposé des rats par gavage aux jours 6 à 20 de la gestation. Les trois métabolites employés étaient la 5-hydroxy-N-méthyl-2-pyrrolidone (5-HNMP) (0, 250, 500, 750 et 1 000 mg/kg/j), le N-méthylsuccinimide (NMS) (0, 500, 750, 1 000 et 1 250 mg/kg/j) et le 2-hydroxy-N-méthyl-succinimide (2-HNMS) (0, 250, 500, 1 000 et 1 500 mg/kg/j). Aucun effet sur le développement et aucune toxicité maternelle n'a été observé avec la 5-HNMP. Pour le 2-HNMS, de la toxicité maternelle a été observée à partir 500 mg/kg, sans effet sur le développement. Avec le NMS, des effets (diminution significative du poids foetal, augmentation significative de l'incidence des malformations externes et viscérales) ont été notés en présence de toxicité maternelle à partir de 750 mg/kg. Les auteurs ont conclu que les effets sur le développement de la NMP ne sont pas causés par ces trois métabolites.

Quatre études faites par ingestion sont rapportées dans le (CICAD 2001), deux chez le rat, une chez la souris et une chez le lapin. Un effet embryotoxique en présence de toxicité maternelle a été mentionné chez le rat et le lapin (3 doses testées) alors que les données étaient insuffisantes pour les 2 autres études. Seuls les résumés de ces études sont disponibles.

Développement postnatal

Hass et al. (1994) ont étudié les conséquences postnatales de l'exposition prénatale chez le rat (exposition de tout le corps; 0, 150 ppm sous forme de vapeurs; 6 h/j; jours 7 à 20 de la gestation). Les auteurs n'ont pas noté de signe de toxicité maternelle. Une diminution significative du poids des ratons a été observée aux jours postnataux 1, 7, 10, 14, 19 et 22. Aucun effet significatif sur le poids n'a été observé pour les deux sexes après 7-8 semaines postnatal. Les auteurs ont noté un retard significatif, mais la persistance de la réponse n'a pas été vérifiée, pour certains paramètres de développement physique (dépliement du pavillon auriculaire, ouverture des yeux). Une diminution significative de la performance lors de la réalisation des certains tests d'apprentissage complexes (labyrinthe immergé de Morris, conditionnement opérant) a également été observée. Une seule dose a été utilisée.

Notes :

Selon Ravn-Jonsen et al. (1992), l'élimination de la NMP est plus lente chez la rate gestante et le foetus (soit environ 50 %) que chez la rate non gestante (0 et 150 ppm; 6 h/j; jour 19 ou 20 de la gestation).

Une estimation quantitative du risque pour le développement a été publié par Janovic et Drake (1996).

Effets sur la reproduction 3 7 9 16 17 18 19 20 21

Mise à jour : 2008-02-12

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate des effets sur la reproduction.

Solomon et al. (1995) ont effectué une étude sur deux générations chez le rat par inhalation (exposition de tout le corps; 0, 10, 51 et 116 ppm; 6 h/j; 7 j/sem., pendant la période pré-accouplement et d'accouplement pour les mâles; les femelles étaient de plus exposées aux jours 1à 20 de la gestation et 5 à 21 de la lactation). Parallèlement, une expérience d'accouplement croisé a été réalisée avec certains animaux de la génération F1 (femelles exposées à 0 et 116 ppm accouplées avec mâles non exposés et vice-versa). Aucun effet n'a été observé sur l'indice d'accouplement, de fertilité, ni sur la durée de la gestation. Les auteurs n'ont pas noté de toxicité parentale (poids du corps, des testicules et des ovaires) chez les animaux exposés à 116 ppm. Ils ont également observé une diminution significative du poids des ratons de la génération F1 (dont les parents avaient été exposés à 116 ppm) pendant les jours postnataux 1 à 21, mais aucune différence significative au jour postnatal 28.

L'INRS 2005 rapporte les résultats d'études sur deux générations effectuées par ingestion, chez deux souches de rats (alimentation; 0, 50, 160 et 500 mg/kg/j). Dans la première étude, une baisse de l'indice de fertilité chez les mâles et de l'indice de fécondité chez les femelles de la première génération ont été observées à la plus forte dose, avec des modifications histologiques (diminution du nombre de corps jaunes chez la femelle et hypospermie et atrophie testiculaire chez le mâle). Lors de la seconde étude, réalisée aux même doses, ces effets n'ont pas été observés. Seuls les résumés de ces études sont disponibles (BASF 1999, Huntingdon Life Sciences 1999).

Effets sur le système reproducteur

Études chez la femelle

Lee et al. (1981) n'ont observé aucun effet histopathologique sur les ovaires, lors d'une étude de toxicité chronique effectuée par inhalation chez le rat (exposition de tout le corps; 0, 100 et 360 mg/m3 sous forme d'aérosols; 5 jr/sem.; pendant 2 ans).

Une étude de toxicité chronique effectuée par ingestion chez le rat n'a pas montré de changement histopathologique dans les ovaires (0, 400 et 2 000 ppm; dans l'eau de consommation; pendant 2 ans) (Stout et al. 1987).

Aucun changement histopathologique n'a été noté dans les ovaires lors d'une étude par ingestion d'une durée de 28 jours chez le rat (alimentation; 0, 2 000, 6 000, 18 000 et 30 000 ppm; soit 0, 161, 493, 1 548 et 2 268 mg/kg) (Malek et al. 1997).

Lors d'une étude de toxicité chronique par ingestion chez la souris, une diminution significative du poids absolu des ovaires, sans changement histopathologique a été rapportée aux deux plus fortes doses (alimentation; 0, 600, 1 200 et 7 200 ppm; pendant 18 mois) (Malley et al. 2001).

Études chez le mâle

Lee et al. (1981) n'ont observé aucun effet histopathologique sur les testicules et les épididymes, lors d'une étude de toxicité chronique effectuée par inhalation chez le rat (exposition de tout le corps; 0, 100 et 360 mg/m3 sous forme d'aérosols; 5 j/sem.; pendant 2 ans).

Des rats ont été exposés par inhalation (exposition de tout le corps; 0 et 150 ppm; sous forme de vapeurs; 6 h/j; 7 j/sem., pendant 90 jours). Aucun effet n'a été observé (histopathologie, poids des testicules, morphologie spermatique) (Fries et al. 1992).

Une troisième étude a été effectuée par inhalation chez le rat (exposition de la tête seulement; 0, 500, 1 000 et 3 000 mg/m3; sous forme d'aérosols; 6 h/j; 5 j/sem.; pendant 90 jours). Une diminution significative du poids des testicules ainsi que des dommages testiculaires ont été observés à la dose la plus forte, en présence de toxicité (diminution significative du poids et hématoxicité (BASF 1994, cité dans CICAD 2001).

Une étude de toxicité chronique effectuée par ingestion chez le rat n'a pas montré de changement histopathologique dans les organes reproducteurs (0, 400 et 2 000 ppm; dans l'eau de consommation; pendant 2 ans) (Stout et al. 1987).

Des rats ont été exposés par ingestion pendant 28 jours (alimentation; 0, 2 000, 6 000, 18 0000 et 30 0000 ppm; soit 149, 429, 1 234 et 2 019 mg/kg). Des changements histopathologiques (dégénérescence testiculaire et atrophie) ont été notés à la plus forte dose, en présence d'une diminution de poids et de la consommation d'aliments de près du tiers (Malek et al. 1997).

Lors d'une étude de toxicité chronique par ingestion chez la souris, une diminution significative du poids absolu des testicules, sans changement histopathologique a été rapportée à la plus forte dose, en présence d'une diminution de poids (alimentation; 0, 600, 1 200 et 7 200 ppm; pendant 18 mois) (Malley et al. 2001).

Dans l'étude précédente des rats ont aussi été utilisés (alimentation; 0, 1 600, 5 000 et 15 000 ppm; pendant 2 ans). Des changements histopathologiques (atrophie des tubules séminifères, oligospermie) ont été notés à la plus forte dose, en présence d'une diminution de poids et de la consommation d'aliments (Malley et al. 2001).

Sitarek et al. (2005) ont exposé des rats mâles par ingestion (0, 100, 300 et 1 000 mg/kg/j; 10 semaines avant l'accouplement puis 2 semaines pendant l'accouplement). Ils ont observé des changements morphologiques dans les testicules des rats exposés à la plus forte dose. Il s'agit d'un résumé d'étude et il n'y a pas de donnée sur la toxicité systémique.

Effets sur la fertilité

Aucun effet sur l'indice de fertilité n'a été noté chez les rats exposés par inhalation lors de l'étude de Solomon et al. (1995) décrite plus haut.

Une diminution de 96 % de la fertilité a été observée chez les rats mâles exposés à 1000 mg/kg, comparativement à 8 et 12 % pour les doses de 100 et 300 mg/kg, dans l'étude de Sitarek et al. (2005) mentionnée précédemment.

Effets sur l'allaitement 

Mise à jour : 2021-02-02

  • Il n'y a aucune donnée concernant l'excrétion ou la détection dans le lait.

Cancérogénicité 7 19 22 23

Mise à jour : 2008-02-12

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet cancérogène.

À ce jour, le RSST, le CIRC, l'ACGIH et le NTP n'ont publié aucune évaluation de la cancérogénicité de la N-méthyl 2-pyrrolidone.

Effets cancérogènes

Études chez l'animal

Aucun effet cancérogène n'a été observé lors d'une étude de toxicité chronique chez des rats exposés par inhalation (0, 10 et 100 ppm; mélange de vapeurs et d'aérosols; 6 h/j; 5 j/sem.; pendant 2 ans) (Lee et al. 1987).

Malley et al. (2001) ont exposé des rats et des souris par ingestion (alimentation; 0, 1600, 5 000 et 15 000 ppm; pendant 2 ans pour les rats; 0, 600, 1 200 et 7 200 ppm; pendant 18 mois pour les souris). Les auteurs ont noté une augmentation significative de l'incidence des adénomes hépatocellulaires chez les souris des deux sexes et des carcinomes hépatocellulaires chez les souris mâles exposées à 7 200 ppm. Ils ont aussi observé des modifications significatives du poids de plusieurs organes chez les deux sexes à partir de 600 ppm et de l'hypertrophie hépatocellulaire à 7 200 ppm. Pour les rats, ils ont conclu que l'exposition à la NMP ne causait pas d'effet cancérogène. Par ailleurs, des modifications significatives du poids de plusieurs organes ont été notées chez les rats des deux sexes à 15 000 ppm et il n'y a pas eu d'augmentation significative des tumeurs.

Van Esch et Kroes (1972) ont utilisé la NMP comme solvant dans une étude de cancérogénicité de pesticides. Des souris ont été exposées par injection sous-cutanée (9 injections; 0.025 ml, sur une période de 17 mois). Des tumeurs pulmonaires (adénomes) ont été observées dans le groupe exposé au pesticide et dans le groupe contrôle utilisant le véhicule. Aucun autre groupe contrôle n'a été utilisé. On ne peut tirer de conclusion puisqu'il ne s'agit pas d'un protocole standard pour une étude de cancérogénicité.

Mutagénicité3 24

Mise à jour : 2008-02-12

  • Les données ne permettent pas de faire une évaluation adéquate de l'effet mutagène.

Effet mutagène héréditaire / sur cellules germinales

Étude chez l'animal

Le CICAD (2001) rapporte les résultats d'un test de dominance létale effectué chez la souris par une voie non usuelle (injection intrapéritonéale; 0, 391 mg/kg; une fois semaine pendant 8 semaines). Une augmentation significative des pertes post-implantation a été notée. Le CICAD mentionne que cette étude n'a pas été réalisée selon les standards actuels et ne peut être utilisée pour évaluer adéquatement la mutagénicité (BASF 1976, cité dans CICAD 2001).

Effet sur cellules somatiques

Études chez l'animal

Un test du micronoyau chez la souris par ingestion (0, 950, 1 900 et 3 800 mg/kg) ainsi qu'un test d'aberration chromosomique sur la moelle osseuse de hamster chinois (0, 1 900 ou 3 800 mg/kg) ont donné des résultats négatifs
(Engelhardt et Fleig 1993).

Un test d'aberration chomosomique a été fait par inhalation chez le hamster chinois (0, et 3 300 mg/m3; 6 h/j; 5 j/sem.; pendant 6 semaines). Les résultats ont montré une faible augmentation non significative des aberrations. Toutefois, aucun contrôle positif n'a été utilisé dans l'étude (BASF 1976, cité dans CICAD 2001).

Études in vitro

Deux tests ont donné des résultats négatifs (mutation génique sur des cellules du lymphome de la souris et synthèse non programmée de l'ADN sur des hépatocytes de rats (CICAD 2001).

Références

  • ▲1.  Akesson, B., The Nordic Expert Group for Criteria Documentation of Health Risks from Chemicals N-Methyl-2-pyrrolidone (NMP). Arbete och Hälsa, Vol. 40, 115. Arbete Och Hälsa vetenskaplig skriftserie. (1994). [MO-127165]   https://gupea.ub.gu.se/dspace/handle/2077/3194?locale=en
  • ▲2.  O’Neil, M.J., Smith, A. et Heckelman, P.E., The Merck index : an encyclopedia of chemicals, drugs, and biologicals. 13th ed. Cambridge, MA : Cambridge Soft; Merck & CO. (2001). [RM-403001]
  • ▲3.  International Program on Chemical Safety, Cumene. Concise International Chemical Assessment. Genève : World Health Organization. (1999). CICAD 18.   http://www.inchem.org/documents/cicads/cicads/cicad18.htm
  • ▲3.  International Program on Chemical Safety, Cumene. Concise International Chemical Assessment. Genève : World Health Organization. (1999). CICAD 18.   http://www.inchem.org/documents/cicads/cicads/cicad18.htm
  • ▲4.  Jankovic, J. et Drake, F., «A screening method for occupational reproductive health risk.» American Industrial Hygiene Association Journal. Vol. 57, no. 7, p. 641-649. (1996). [AP-049865]
  • ▲5.  Ravn-Jonsen, A. et al., «The kinetic of N-methyl-2-pyrrolidinone in pregnant rats and their foetuses compared with non-pregnant rats.» Toxicology Letters. Vol. suppl.136, p. 136. (1992). [AP-048388]
  • ▲6.  Solomon, G.M. et al., «Stillbirth after occupational exposure to N-methyl-2-pyrrolidone.» Journal of Occupational and Environmental Medicine. Vol. 38, no. 7, p. 705-713. (1996).
  • ▲7.  Lee, K.P. et al., «Toxicity of N-methyl-2-pyrrolidone (NMP): teratogenic, subchronic, and two-year inhalation studies.» Fundamental and Applied Toxicology. Vol. 9, p. 222-235. (1987). [AP-021946]
  • ▲8.  Hass, U., Jakobsen, B.M. et Lund, S.P., «Developmental toxicity of inhaled N-methylpyrrolidone in the rat.» Pharmacology and Toxicology. Vol. 76, p. 406-409. (1995).
  • ▲9.  Solomon, H.M. et al., «1-methyl-2-pyrrolidone (NMP): reproductive and developmental toxicity study by inhalation in the rat.» Drug and Chemical Toxicology. Vol. 18, no. 4, p. 271-293. (1995). [AP-048192]
  • ▲10.  Becci, P.J. et al., «Teratogenicity study of N-methylpyrrolidone after dermal application to Sprague-Dawley rats.» Fundamental and Applied Toxicology. Vol. 2, no. 2, p. 73-76. (1982).
  • ▲11.  Hass, U., Lund,S.P. et Elsner,J., «Effects of prenatal exposure to N-methylpyrrolidone on postnatal development and behavior in rats.» Neurotoxicology and Teratology. Vol. 16, p. 241-249. (1994).
  • ▲12.  Saillenfait, A. M. et al., «Developmental toxicity of N-methyl-2-pyrrolidone administered orally to rats.» Food and Chemical Toxicology. Vol. 40, no. 11, p. 1705-1712. (2002).
  • ▲13.  Saillenfait, A.M., Galissot, F. et Morel, G., «Developmental toxicity of N-methyl-2-pyrrolidone in rats following inhalation exposure.» Food and Chemical Toxicology. Vol. 41, no. 4, p. 583-588. (2003).
  • ▲14.  Sitarek, Krystina, «Excretion and maternal-fetal distribution of N-Methyl-2-pyrrolidone in rats .» Reproductive Toxicology. Vol. 17, no. 4, p. 505. (2003).
  • ▲15.  Saillenfait, A.M. , Sabaté, J.P. et Galissot, F. , «Comparative developmental toxicities of the three major metabolites of N-methyl-2-pyrrolidone after oral administration in rats.» Journal of Applied Toxicology. Vol. 27, no. 6, p. 571-581. (2007).
  • ▲16.  France. Institut national de recherche et de sécurité, Fiche toxicologique no 213 : N-Méthyl-2-pyrrolidone. Cahiers de notes documentaires. Paris : INRS. (2010). [RE-005509]   http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox.html
    http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_213
  • ▲17.  Stout, L, Chronic study of NMP administred in drinking water to albino rats . (1988). Microfiche : OTS0513503, 8EHQ-0288-06925
  • ▲18.  NTIS, The effects of N-methylpyrrolidone on embryogeny, central nervous system, testicles, and sperm in the rat . Denmark : National Institute of Occupational and Health. (1995). Microfiche : OTS0513411-7, 8EHQ-0193-0695
  • ▲19.  Malley, L.A. et al., «Chronic toxicity and oncogenicity of N-methylpyrrolidone (NMP) in rats and mice by dietary administration.» Drug and Chemical Toxicology. Vol. 24, no. 4, p. 315-338. (2001).
  • ▲20.  Sitarek, K et Stetkiewicz, J, «Fertility and gonadotoxicity of N-Methyl-2-pyrrolidone in male rats.» Reproductive Toxicology. Vol. 20, no. 3, p. 482. (2005).
  • ▲21.  Malek, D, Malley, L et Slone, T, «Repeated dose toxicity study (28 days) in rats ans mice with N-methylpyrrolidone (NMP).» Drug and Chemical Toxicology. Vol. 20, no. 1-2, p. 63-77. (1997). [AP-051987]
  • ▲22.  Van Esch, G. J. et Kroes, R., «Long-term toxicity studies of chloropropham and propham in mice and hamsters.» Food and Cosmetics Toxicology. Vol. 10, p. 373-381. (1972). [AP-046267]
  • ▲23.  Bégin D. et Gérin M., La substitution des solvants par la N-méthyl-2-pyrrolidone. Bilan des connaissances/IRSST. Montréal : IRSST. (1999). B-058.   http://www.irsst.qc.ca/files/documents/PubIRSST/B-058.pdf
  • ▲24.  Engelhardt, G. et Fleig, H., «1-methyl-2-pyrrolidinone (NMP) does not induce structural and numerical chromosomal aberrations in vivo.» Mutation Research. Vol. 298, p. 145-155. (1993).

La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.