Programme pour une maternité sans danger (PMSD)

Propriétés physiques pertinentes 1 2 3 4 5

Mise à jour : 2020-03-04

État physique : Liquide
Tension de vapeur : 110,8 mm de Hg    (14,77 kPa) à 20 °C
Autre(s) valeur(s) : 143 mm de Hg (19,1 kPa) à 25 °C
Point d'ébullition : 71 °C
Solubilité dans l'eau : 2,5 g/l à 20 °C
Coefficient de partage (eau/huile) : 0,0079
Masse moléculaire : 122,99

Voies d'absorption

Mise à jour : 2006-06-09

Voies respiratoires : Absorbé
Voies digestives : Absorbé
Percutanée : Absorbé

Effets sur le développement 6 7 8 9 10 11 12 13

Mise à jour : 2019-06-05

  • Il a un effet embryotoxique et/ou foetotoxique chez l'animal.
  • Il peut affecter le développement postnatal chez l'animal.

Développement prénatal

Les études ont toutes été effectuées chez une seule espèce animale.

Dans une étude exploratoire (Huntingdon Life Sciences 1998, citée dans CERHR 2003), on a exposé des rates par inhalation (0, 100, 199, 595 et 996 ppm; 6 h/j; jours 6-19 de la gestation, jours 4-21 de la lactation avec les ratons et exposition des ratons sevrés jours 22-29 de la période postsevrage). De la toxicité maternelle, mise en évidence par une réduction significative du poids, a été rapportée à 200 ppm; à 500 ppm s'est ajoutée une augmentation significative du poids relatif du foie et des reins et à 1 000 ppm, des signes cliniques de toxicité sont aussi apparus. Aucun effet sur le taux et la durée de la gestation, la taille de la portée, le nombre de rejetons morts ou vivants n'a été rapporté. De plus, aucune malformation externe ou différence dans le poids à la naissance n'a été rapportée.

Une étude (Huntingdon Life Sciences 2001, citée dans CERHR 2003) chez le rat par inhalation corps entier (0, 103, 503 et 1 005 ppm; 6 h/j; jours 6-19 de la gestation) a montré une diminution significative du poids foetal à toutes les doses, des retards d'ossification du crâne à 500 et 1 000 ppm ainsi qu'une incidence accrue des côtes courbées à 1 000 ppm. De la toxicité maternelle, mise en évidence par une réduction significative du poids et de l'alimentation, a été rapportée à 500 et 1 000 ppm, de même que des signes cliniques de toxicité à 1 000 ppm, par exemple salivation excessive et lacrimation. Aucune augmentation de la mortalité prénatale, aucun effet sur la distribution des sexes et aucune malformation externe, squelettique ou viscérale n'ont été rapportés. La diminution du poids foetal à la plus faible dose (100 ppm) a été jugée non significative par les auteurs à cause d'un biais expérimental. 

Dans l'étude sur deux générations chez le rat par inhalation (WIL Research Laboratories en 2001 et décrite dans la section  «Effets sur la reproduction»), on a rapporté une diminution significative du nombre de sites d'implantation et de rejetons, de même qu'une diminution du poids moyen des rejetons à 500 ppm pour les deux générations.

Développement postnatal.

Les études ont toutes été effectuées chez une seule espèce animale.

Dans l'étude exploratoire de Huntingdon Life Sciences 1998, aucun effet sur la survie des ratons durant les jours 0-21 de la période postnatale n'a été rapporté. Les effets statistiquement significatifs observés chez les ratons mâles comprennent une augmentation du poids absolu des surrénales à 100 et 200 ppm, une diminution du poids absolu du cerveau à 1 000 ppm et une augmentation du poids relatif des surrénales à 100, 200 et 1 000 ppm. Chez les ratons femelles, on note une diminution du poids absolu du cerveau à 1 000 ppm.

Une étude d'Aou et al. (2005) dont seul le résumé est publié, rapporte qu' à la suite de l'exposition de rates par inhalation (700 ppm; 6 h/j; jours 1-20 de la gestation) la différence de comportement entre les rejetons mâles et femelles pour certaines activités a été diminuée ou abolie. Cette étude est difficile à interpréter à cause du manque de données précises sur certains paramètres de l'exposition, du manque d'informations sur la nature, de la portée de l'étude et qu'une seule dose ait été testée.

Furuhashi et al. (2006, cité dans INRS DEMETER) ont exposé des rats au bromo-1 propane par inhalation (100, 400 ou 800 ppm; 8 h/jour; pour toute la durée de la gestion et 21 jours de lactation). Le taux de survie et la croissance des ratons ont été inversement proportionnels à la dose du produit. Également, des groupes de 10 femelles ont été exposés ou non à 800 ppm de bromo-1 propane durant la gestation et la lactation. Les ratons ont été divisés en trois groupes. Un premier groupe a été exposé in utero, puis allaité par des femelles non exposées. Un deuxième groupe n'a pas été exposé in utero, mais allaité par des femelles exposées. Finalement, le troisième groupe n'a jamais été exposé au bromo-1 propane. Les auteurs ont observé une mortalité supérieure dans les deux premiers groupes de ratons comparativement au groupe contrôle. Aussi, la diminution du poids corporel des ratons exposés durant leur allaitement a été plus marquée que ceux exposés in utero.

Fueta et al. (2018) ont exposé des rats au bromo-1 propane durant leur gestation (700 ppm, 6 h/jour; 20 jours) et ont observé chez les ratons des effets postnataux liés aux fonctions excitatrices des neurones. Il est important de noter que la concentration utilisée est connue pour causer des effets maternels neurotoxiques.

Effets sur la reproduction 7 8 9 14 15 16

Mise à jour : 2007-01-04

  • Il exerce des effets néfastes sur l'aptitude générale à la reproduction chez l'animal.

Une étude sur deux générations chez le rat (mâles et femelles exposés) par inhalation (0, 100, 250, 500 et 750 ppm; 6 h/j; 7 j/sem.; 10 sem. avant l'accouplement, durant la gestation et une grande partie de la période de la lactation) a été faite par WIL Research Laboratories (2001) (citée dans CERHR 2003). Les mères et leurs rejetons n'ont pas été exposés durant les jours 0-4 de la période postnatale et seules les mères ont été exposées durant les jours 5-21 de la période postnatale. Les principaux effets statistiquement significatifs rapportés sont : une infertilité totale à 750 ppm pour la première génération (F0 ), une réduction de la motilité des spermatozoïdes à 250 (F1 ), 500 (F0 et F1 ) et 750 (F0 ) ppm, une augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux à 500 (F0 et F1 ) et 750 (F0 ) ppm, chez les mâles et une diminution du nombre de corps jaunes et une augmentation du nombre de kystes folliculaires à 750 (F0 ) ppm chez les femelles. De plus, à 500 ppm on a rapporté une diminution de la fertilité, du nombre des sites d'implantation et de la taille de la portée pour toutes les générations. Des effets sur la longueur du cycle oestral ont été notés à partir de 250 ppm chez les femelles. Aucun effet significatif n'a été rapporté à 100 ppm pour toutes les générations. De la toxicité générale était évidente à la dose la plus élevée (750 (F0) ppm) et l'exposition à cette dose a été discontinuée puisqu'il y a eu une infertilité totale.

Système reproducteur

Études chez la femelle
Yamada et al. (2003) ont exposé des rats femelles à des concentrations de 0, 200, 400 et 800 ppm (8 h/j; 7 sem. pour le groupe de 800 ppm et 12 sem. pour les autres). Ils ont noté une diminution significative du poids corporel à 800 ppm mais pas aux autres concentrations. Une augmentation significative des cycles oestraux irréguliers à 400 et 800 ppm a été rapportée. L'examen histopathologique des ovaires a montré une réduction significative en fonction de la dose du nombre de follicules ovariens normaux. Par contre, il n’y a pas eu de changement significatif au niveau des concentrations plasmatiques des hormones lutéinisante (LH) et de stimulation folliculaire (FSH).

Par contre, aucun effet significatif sur le cycle oestral n'a été rapporté dans une étude de Sekiguchi et al. (2002) après une exposition à des concentrations de 0, 50, 200 et 800 ppm (8 h/j; pendant 20 j). De plus, aucun changement significatif du poids corporel, des ovaires et de l'utérus n'a été noté.

Lors de trois études de toxicité chronique ou subchronique par inhalation (Kim et al. (1999) et deux non publiées de Bio-Research (1997) citées dans CERHR 2003) chez des rats femelles aucune lésion histopathologique sur les ovaires n'a été notée.

Études chez le mâle
Dans une étude (Ichihara et al. 2000 citée dans CERHR 2003) chez des rats mâles par inhalation (0, 200, 400 et 800 ppm; 8 h/j; pendant 12 sem.) on a rapporté une diminution du poids absolu et relatif des vésicules séminales à 200 ppm; à 400 ppm s'ajoutent une augmentation du nombre de spermatozoïdes anormaux, une diminution du nombre et de la motilité des spermatozoïdes, une augmentation du poids absolu des épididymes et de la glande pituitaire. À 800 ppm, on note en plus des lésions au niveau de la prostate, des épididymes, des vésicules séminales, des tubules séminifères et une diminution de la testostérone plasmatique. De la toxicité générale marquée a été rapportée à la dose la plus élevée.

Lors de quatre études de toxicité chronique ou subchronique (Kim et al. (!999), Yu et al. (1998), et deux non publiées de Bio-Research (1997) citées dans CERHR 2003) chez des rats mâles exposés par inhalation aucune lésion histopathologique des testicules n'a été notée.

Effets sur l'allaitement 11 13 17

Mise à jour : 2019-06-05

  • Il est trouvé dans le lait maternel chez l'animal.

Shelley et al. (1989) ont calculé un rapport des concentrations sanguines enfant allaité/mère qu'ils ont estimé à 0,0474 pour une exposition continue de 9 heures/jour, 7 jours/semaine pendant 2 mois.

Furuhashi et al. (2006, cité dans INRS DEMETER) ont exposé des groupes de 10 rat femelles à 800 ppm de bromo-1 propane durant la gestation et la lactation. Les ratons ont été divisés en trois groupes. Un premier groupe a été exposé in utero, puis allaité par des femelles non exposées. Un deuxième groupe n'a pas été exposé in utero, mais allaité par des femelles exposées. Finalement, le troisième groupe n'a jamais été exposé au bromo-1 propane. Les auteurs ont observé une mortalité supérieure dans les deux premiers groupes de ratons comparé au groupe contrôle. Aussi, la diminution du poids corporel des ratons exposés durant leur allaitement a été plus marquée que ceux exposés in utero.

Cancérogénicité 18 19 20 21

Mise à jour : 2018-06-13

Évaluation du R.S.S.T. : Effet cancérogène démontré chez l'animal. Pour ces substances, les résultats des études relatives à la cancérogénicité chez l'animal ne sont pas nécessairement transposables à l'humain.
Évaluation du C.I.R.C. : L'agent (le mélange) est peut-être cancérogène pour l'homme (groupe 2B).
Évaluation de l'A.C.G.I.H. : Cancérogène confirmé chez l'animal; la transposition à l'humain est inconnue (groupe A3).
Évaluation du N.T.P. : La substance est raisonnablement anticipée cancérogène (R).

Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels

Le CIRC (2018) considère que le bromo-1 propane est peut-être cancérogène pour l'homme (groupe 2B).

L'ACGIH (2013) considère le bromo-1 propane comme cancérogène confirmé chez l'animal mais que la transposition à l'humain est inconnue (groupe A3).

Le NTP (2014) considère que le bromo-1 propane est raisonnablement anticipée cancérogène (R).

Mutagénicité22

Mise à jour : 2001-05-10

  • Une étude chez une espèce animale suggère l'absence d'effet mutagène.

Un test de dominance létale chez le rat s'est avéré négatif.

Références

La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.