Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 15468-32-3
Formule moléculaire brute : O2Si
Noms français :
Noms anglais :
La tridymite, est une des formes polymorphes de la silice cristalline (même formule chimique mais structure cristalline différente). Elle est pratiquement inexistante à l'état naturel et très peu ou pas documentée dans la littérature qui traite d'hygiène industrielle. Il existe trois formes de tridymite, la forme alpha-tridymite, la forme bêta-tridymite et la forme gamma-tridymite. La forme alpha-tridymite est la plus stable; elle existe à la température ambiante.
La tridymite est présente dans les roches volcaniques où elle coexiste avec la cristobalite, une autre forme de silice cristalline. Certaines formes de silices cristallines peuvent être converties en d'autres formes en fonction de l'augmentation ou de l'abaissement de la température. Pour plus de précisions, consulter la section Commentaires de la rubrique Identification de la fiche silice cristalline.
Rappelons que la silice ou dioxyde de silicium (formule moléculaire : SiO2) peut exister sous forme de silice cristalline ou sous forme de silice amorphe. Outre la tridymite, la silice cristalline, peut se présenter sous plusieurs autres formes polymorphes. Le quartz [CAS : 14808-60-7], la forme cristalline la plus abondante naturellement, se retrouve dans différents procédés miniers. Il est largement utilisé en industrie en raison de ses propriétés physicochimiques intéressantes. Plusieurs milliers de travailleurs québécois sont potentiellement exposés au quartz dans différents domaines d'activités : les mines, les carrières et sablières, le traitement des minerais, le creusage de tunnel, la coupe de pierre et le polissage, la maçonnerie, les fonderies, le sablage au jet, les abrasifs, la céramique, les manufactures de verre et les pigments. La cristobalite [CAS : 14464-46-1], quoique relativement rare naturellement et industriellement, est la deuxième forme de silice cristalline la plus rencontrée. Elle provient, par exemple, de l'altération à la chaleur des fibres réfractaires céramiques. La tripoli [CAS : 1317-95-9] est une forme microcristalline de quartz.
La tridymite est une des formes de silice cristalline. Elle est l'une des formes les plus rares rencontrées dans le milieu de travail. Elle est employée comme agent isolant, agent de filtration pour l'eau ou revêtement de four.
Sources d'émissions
Outre la présence de tridymite lors de son utilisation comme matière première, on compte quelques sources d'exposition en milieu de travail. Les principaux secteurs d'activité exposant les travailleurs à l'inhalation de poussières de silice cristalline sous forme de tridymite sont :
Mise à jour : 2009-02-03
Solide sous forme de plaques, incolores et inodores.
L'exposition à la silice cristalline sous forme de tridymite en milieu de travail se fait principalement par les poudres ou les poussières générées par exemple, lors d'opération où elle se trouve comme isolant, filtre ou revêtement de four. Elle peut aussi être générée lors de travaux de transvidage de sacs ou de récipients pouvant en contenir comme matière principale ou de résidu.
Exposition aux poudres ou poussièresLa tridymite est sans odeur. On ne peut donc pas déceler la présence de ces poudres ou de ces poussières par l'odorat. L'odeur n'est donc pas un signe d'avertissement adéquat à une exposition dangereuse. Seule une mesure effectuée par des instruments nous permet d'évaluer et de quantifier la présence du produit dans l'air en milieu de travail. La VEMP de 0,05 mg/m3, exprimée en poussières respirables, peut facilement être atteinte en milieu de travail si des manipulations ou des opérations mécaniques génèrent un nuage de poudres ou de poussières. Cependant, la valeur de DIVS de 25 mg/m3 exprimée en poussières respirables (valeur qui représente 500 fois la VEMP) ne devrait pas être facilement atteinte en milieu de travail.
De plus, le procédé par lequel la tridymite a été obtenue et la grosseur des particules doivent être pris en considération afin de bien évaluer le risque.
Les particules de moins de 1 µm (micron) sont susceptibles de pénétrer profondément dans les voies respiratoires et de se déposer dans les alvéoles. Les particules légèrement plus grosses (de 1 à 5 µm) atteignent la trachée, les bronches et les bronchioles. Celles plus grosses (de 5 à 30 µm) atteignent la région du nez et du pharynx. Celles encore plus grosses (de plus de 30 µm) ne pénètrent que rarement dans les voies respiratoires supérieures. Ainsi, en connaissant la grosseur des particules d'un produit, il est possible de déduire les correctifs à adopter de manière à réduire ou à éliminer le danger à la source (par exemple, en prévoyant une ventilation locale). S'il n'est pas possible de réduire ou d'éliminer le danger à la source, la connaissance de la grosseur des particules facilitera le choix de l'appareil de protection respiratoire. Si la tridymite entre en contact avec la peau, elle y demeurera sans s'évaporer à cause de sa volatilité négligeable.
La silice cristalline sous forme de tridymite est ininflammable et non explosible.
Pour combattre un incendie, utiliser tout moyen d'extinction convenant aux matières environnantes.
Se référer aux méthodes d'analyse 56-3 et 206-2 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de ces méthodes, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante :
http://www.irsst.qc.ca/-RSST15468-32-3.html
StabilitéLa silice cristalline sous forme de tridymite est un produit stable. Cependant lorsqu'elle est chauffée vers 1 470 °C, elle se transforme en cristobalite (une autre forme de silice cristalline).
Incompatibilité
Limiter l'accès à la zone de déversement jusqu'à ce que le nettoyage soit terminé. S'assurer que le nettoyage ne soit effectué que par du personnel qualifié portant des appareils de protection respiratoire appropriés. Ne jamais balayer la silice cristalline sèche; si possible, l'humecter afin de réduire la formation de poussières.
Voir les exigences règlementaires avant d'éliminer les déchets. Consulter le bureau régional du ministère de l'Environnement.
Mise à jour : 2011-08-12
PréventionLes mesures de prévention ont pour objectif de minimiser l'exposition des travailleurs à la silice cristalline sous forme de tridymite; elles comprennent :
Équipement de protection des voies respiratoires
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire.
Porter un appareil de protection respiratoire si la concentration en silice cristalline sous forme de tridymite dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (0,05 mg/m³ exprimée en poussières respirables).
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation. Des informations quant à la sélection des appareils de protection respiratoire exigés à l'article 45 du RSST sont disponibles dans la norme CSA Z94.4-93 ainsi que dans le Guide des appareils de protection respiratoire utilisés au Québec, publié par l'IRSST.
La norme CSA Z94.4-93 précise de n'utiliser que des respirateurs approuvés. De plus, elle fait mention que le type approprié de filtre doit être choisi en fonction de l'atmosphère et des conditions en cause.
Des exigences particulières sont requises pour les activités de décapage au jet d'abrasif et ne sont pas présentées ci-dessous.
Les principaux appareils de protection respiratoire minimalement requis selon le Guide des appareils de protection respiratoire utilisés au Québec, publié par l'IRSST (version 2002) et la norme CSA Z94.4-93 sont :
Jusqu'à 0,5 mg/m³ (10 fois la VEMP)
Jusqu'à 1,25 mg/m³ (25 fois la VEMP)
Jusqu'à 2,5 mg/m³ (50 fois la VEMP)
Jusqu'à 5 mg/m³ (100 fois la VEMP)
Jusqu'à 25 mg/m³ (500 fois la VEMP, concentration de DIVS)
Il est à noter qu'aucun appareil de protection à épuration ne doit être utilisé dans des atmosphères de DIVS.
Certains organismes, tels que NIOSH, proposent des facteurs de protection caractéristiques (FPC) différents de ceux listés précédemment.
Les appareils de protection respiratoire recommandés par NIOSH, adaptés à la VEMP, sont les suivants :
Note : Les filtres N95, N99 et N100 doivent être utilisés sans présence d'huile, les filtres P95, P99, P100, R95, R99 et R100 peuvent l'être en présence d'huile
Les appareils requis pour une évacuation d'urgence et une entrée (planifiée ou d'urgence) dans une zone où la concentration est inconnue ou en situation de DIVS ne sont pas présentés dans ce document. Pour de plus amples renseignements sur les appareils requis dans ces situations, communiquer avec le Service du répertoire toxicologique.
Mise à jour : 2009-02-02
En milieu de travail, les poussières de silice cristalline sous forme de quartz et de cristobalite ne sont pas absorbées. Suite à l'inhalation, elles se déposent dans les voies respiratoires d'où elles peuvent être éliminées ou être encapsulées dans des nodules silicotiques. Elles ne sont pas absorbées par la voie digestive et par la peau. Il est probable qu'il en soit de même avec la silice cristalline sous forme de tridymite.
Les données publiées dans la littérature scientifique concernent principalement l'exposition au quartz. Vous pouvez consulter notre fiche de renseignements sur la Silice cristalline, quartz [14808-60-7] pour plus d'information.
Il est probable que les poussières de silice cristalline sous forme de tridymite puissent causer l'irritation mécanique des yeux et des voies respiratoires.
Une étude par instillation intratrachéale chez le rat a montré que, tout comme le quartz et la cristobalite, la tridymite possède des propriétés inflammatoires et fibrogéniques au niveau du poumon.
Les données proviennent majoritairement d'études épidémiologiques chez des travailleurs exposés à la silice cristalline sous forme de quartz. Les données de certaines études de l'industrie de la diatomite concernent l'exposition à la cristobalite. Les données concernant la tridymite sont plus rares. Dans l'industrie des briques réfractaires, l'exposition à la tridymite est combinée à celle au quartz et à la cristobalite.
L'exposition à la silice cristalline peut causer la silicose, une fibrose pulmonaire progressive et irréversible. Trois formes de silicose peuvent être observées : la silicose chronique, la silicose accélérée et la silicose aiguë.
Plusieurs études épidémiologiques rapportent un excès significatif de maladies auto-immunes telles que la sclérodermie systémique, l'arthrite rhumatoïde et le lupus érythémateux chez les travailleurs exposés à la silice cristalline.
Quelques études ont mis en évidence une association entre l'exposition à la silice cristalline et certaines maladies rénales ou des atteintes rénales subcliniques.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Pour causer un effet toxique sur le développement, un produit doit être absorbé, passer dans la circulation sanguine, se distribuer dans divers tissus de l'organisme (tels que le système reproducteur et le foetus) et y causer des changements nocifs. La silice cristalline sous forme de quartz et de cristobalite n'est pas absorbée dans l'organisme et il est probable qu'il en soit de même avec la silice cristalline sous forme de tridymite. Ainsi, l'exposition à la tridymite ne devrait pas causer d'effet sur le développement.
Pour causer un effet toxique sur la reproduction, un produit doit être absorbé, passer dans la circulation sanguine, se distribuer dans divers tissus de l'organisme (tels que le système reproducteur et le foetus) et y causer des changements nocifs. La silice cristalline sous forme de quartz et de cristobalite n'est pas absorbée dans l'organisme et il est probable qu'il en soit de même avec la silice cristalline sous forme de tridymite. Ainsi, l'exposition à la tridymite ne devrait pas causer d'effet sur la reproduction.
La silice cristalline sous forme de quartz et de cristobalite n'est pas absorbée dans l'organisme et il est probable qu'il en soit de même avec la silice cristalline sous forme de tridymite. Ainsi, la tridymite ne devrait pas se trouver pas dans le lait maternel.
Le National Toxicology Program (NTP, 2005) considère la silice cristalline (fraction respirable) comme un cancérogène reconnu chez l'homme. Leur évaluation est basée sur des données d'exposition à la silice cristalline, principalement sous forme de quartz, en milieu de travail. Selon cet organisme, le lien entre le cancer et l'exposition à la silice cristalline est le plus fort dans les études chez les travailleurs oeuvrant dans les carrières, l'industrie du granit, de la céramique, de la poterie, des briques réfractaires et de la terre de diatomée. Le NTP précise que, dans ces études, le risque accru de cancer était associé à l'exposition au quartz et à la cristobalite, mais pas à la silice amorphe. Leur rapport indique un risque relatif global d'approximativement 1,3 à 1,5, le risque le plus élevé étant observé chez les travailleurs ayant subi l'exposition la plus élevée ou ayant une plus longue période de latence. La silicose est associée à un risque relatif de cancer plus élevé, soit 2,0 à 4,0.
Le CIRC (1997) n'a pas établi de classification globale pour la tridymite en raison d'un manque de données.
MAK (2000, 2007) considère la silice cristalline sous forme de quartz, cristobalite, tridymite (fraction respirable) comme une substance qui cause le cancer chez l'homme.
NIOSH (2002, 2007) considère que la silice cristalline sous forme de quartz, cristobalite et tridymite est un cancérogène professionnel potentiel (Ca). L'organisme a conclu que la silicose augmente le risque de cancer mais que les données sont moins claires en ce qui concerne la cancérogénicité de la silice cristalline (quartz et cristobalite) en absence de silicose. La méta-analyse des études épidémiologiques concernant l'exposition à la silice cristalline et le cancer indique un facteur de risque relatif de 1,3 pour les travailleurs exposés à la silice et un facteur de risque relatif de 2,2 à 2,8 pour les travailleurs silicotiques.
Effet sur cellules somatiques
Études in vitroLe CIRC (1997) rapporte un test d'échange de chromatides-soeurs sur des lymphocytes humains qui s'est avéré négatif. Le même test effectué sur des lymphocytes et des monocytes humains a donné des résultats positifs.
Maladie à déclaration obligatoire (MADO)La silicose fait partie de la liste des maladies, infections et intoxications à déclaration obligatoire selon la Loi sur la santé publique (L.R.Q., c. S-2.2) et ses règlements d'application.Vous pouvez consulter les pages Web suivantes pour obtenir de l'information à ce sujet : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/mado.phphttp://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/preventioncontrole/03-268-05.pdf
InhalationEn cas d'inhalation des poussières, amener la personne dans un endroit aéré.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l'eau pendant 5 minutes ou jusqu'à ce que le produit soit éliminé. Si l'irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauLaver la peau avec de l'eau.
IngestionEn cas de symptômes inhabituels, consulter un médecin.
Mise à jour : 1999-11-01
Danger
Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372)
Divulgation des ingrédients
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.