Répertoire toxicologiqueFiche complète
Numéro CAS : 18454-12-1
Formule moléculaire brute : CrO5Pb2
Noms français :
Noms anglais :
Le chromate de plomb basique est principalement utilisé comme pigment rouge.
Mise à jour : 2018-03-21
Le chromate de plomb basique est une poudre rouge.
En milieu de travail, l'exposition au chromate de plomb basique se fait par les poussières ou les poudres. Aucune limite de détection olfactive du chromate de plomb basique n'a été trouvée dans la littérature consultée. L'utilisation d'un instrument de mesure permet d'identifier le produit et d'en quantifier la concentration.
Exposition au solide La VEMP de 0,01 mg/m³ ou la DIVS de 15 mg/m³ peuvent être atteintes dans l'air en milieu de travail si des produits contenant du chromate de plomb basique sont utilisés et lorsque les manipulations génèrent un nuage de poudres ou de poussières ou lorsque des fumées sont produites. En raison de son insolubilité en milieu aqueux, un rinçage abondant à l'eau savonneuse devrait permettre l'élimination du produit.
Mise à jour : 2007-01-05
Se référer à la méthode d'analyse 271-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le « Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail » ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST60-F1.html
Remarques Les résultats d'analyse sont exprimés en chrome VI total (chrome hexavalent). Des tests de surface pour les chromates peuvent être effectués et le matériel requis est disponible à l'IRSST. L'utilisation de cette méthode d'analyse n'est pas adaptée aux procédés qui génèrent des brouillards contenant du chrome VI (ex: placage électrolytique). La méthode du chrome total (# 3-2) est alors suggérée.
Mise à jour : 2015-04-27
Conformément à l'article 42 du RSST, l'exposition au chromate de plomb basique doit être réduite au minimum, car il s’agit d’un cancérogène démontré chez l’humain, même lorsqu'elle demeure à l'intérieur des normes prévues à l'annexe I.
En vertu de l’article 64 du RSST, la récupération du plomb ou de produits plombifères et les autres opérations connexes doivent toutes être effectuées à l’intérieur d’un établissement conformément aux exigences de l’article 107.
Conformément à l’article 65 du RSST, tout établissement , où sont manipulés, entreposés ou utilisés du plomb ou ses composés sous forme solide ou liquide doit être pourvu d’un plancher recouvert d’un revêtement non poreux.
En vertu de l’article 66 du RSST, l’employeur doit s’assurer qu’un travailleur porte un vêtement de protection utilisé exclusivement pour le travail, lorsque ce travailleur exerce l’une des activités citées dans cet article du RSST.Avant toute réutilisation, l’employeur doit s’assurer que ces vêtements sont nettoyés au moyen d’un aspirateur muni d’un filtre à haute efficacité, à moins qu’ils ne soient lavés.
Conformément à l’article 67 du RSST, un casier pour les vêtements de ville et un casier pour les vêtements de travail, situés dans deux salles différentes séparées par une salle de douche, doivent être mis à la disposition des travailleurs qui sont exposés au plomb ou à ses composés, sous forme de vapeur ou de poussière. Pour plus d’informations sur les modalités de disposition des vestiaires, veuillez consulter l’article du RSST cité.
Mise à jour : 2018-04-05
Ce produit est absorbé par les voies respiratoires, la peau et les voies digestives.
Aucune donnée n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
Aucune donnée concernant les effets aigus pour ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
L'information disponible concernant d'autres composés de la famille du plomb nous indique que l'inhalation ou l'ingestion de doses importantes de plomb peut entraîner des troubles digestifs (vomissements, douleurs épigastriques et abdominales, diarrhée et selles noires), des atteintes rénales, une anémie hémolytique et des troubles neurologiques (encéphalopathie, hypertension intracrânienne, coma convulsif) pouvant mener à la mort en quelques jours.
Aucune donnée concernant les effets chroniques pour ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées.
L'information disponible concernant d'autres composés de la famille du plomb nous indique que les effets de l'intoxication chronique par le plomb (également appelée saturnisme) chez l'humain sont les mêmes, peu importe la voie d'exposition. Ils sont décrits en fonction de la dose interne (généralement la quantité de plomb dans le sang, c'est-à-dire la plombémie), plutôt qu'en fonction du niveau d'exposition dans l'air ambiant (en mg/m³ ou ppm). Les effets d'une exposition répétée sont bien connus mais leur seuil d'apparition est encore l'objet d'études. Les principaux effets sont observés au niveau des systèmes digestif, rénal, nerveux, cardiovasculaire, immunitaire et sanguin.
Pour plus d'informations, consultez notre fiche de renseignement sur le plomb.
Le contact cutané répété avec les composés de chrome (VI) peut causer des éruptions cutanées et des ulcères, ou des plaies caractéristiques de ce type d'exposition (appelés trous de chrome, pigeonneaux ou ulcères du tanneur).
L'exposition répétée par inhalation aux composés de chrome (VI) peut causer des éternuements excessifs, de l'écoulement nasal, la rhinite, la pharyngite et la bronchite. Elle peut également causer des saignements de nez ainsi que l'ulcération et la perforation de la cloison nasale. Le manque d'hygiène personnelle est un facteur qui peut y contribuer.
Aucune donnée concernant la sensibilisation respiratoire et cutanée pour ce produit n'a été trouvée dans les sources documentaires consultées. Cependant, il est reconnu que tous les composés de chrome (VI) (solubles et insolubles) ont un potentiel de sensibilisation.
Malgré le grand nombre d'individus exposés aux composés de chrome (VI) (aussi appelés chromes hexavalents ou chromates), peu de cas de sensibilisation respiratoire (asthme) à ces produits ont été décrits. Des études montrent cependant que les composés de chrome (VI) causent de la sensibilisation respiratoire en milieu de travail. Des cas de travailleurs ayant présenté une réponse positive à des tests de provocation bronchique sont rapportés dans la littérature. Chez ces individus, le type de réaction bronchique n'était pas relié au type de réponse cutanée. Par exemple, des réactions bronchiques retardées ont été observées chez des sujets ayant un résultat positif au test cutané par injection (prick test) et un résultat négatif au test cutané fermé (patch test). D'autres ont eu une réaction bronchique immédiate avec un résultat négatif au test cutané par injection et une réponse positive au test cutané fermé. Des IgE spécifiques au chrome ont été trouvés chez des travailleurs montrant une réponse bronchoconstrictive immédiate. Cependant, le mécanisme par lequel les composés de chrome causent l'asthme n'est pas bien défini. Il y a présentement peu d'évidences de mécanisme immunologique.La sensibilisation cutanée est plus fréquente que la sensibilisation respiratoire. La prévalence d'allergies cutanées aux chromates est de 1 à 3 % dans la population en général. En milieu de travail, les chromates sont responsables d'environ 5,6 % des cas de sensibilisation cutanée. Cette allergie se retrouve surtout chez les travailleurs de la construction exposés au ciment, mais aussi chez les travailleurs oeuvrant dans les domaines de l'électroplacage, du tannage du cuir, du textile (teintures), de l'imprimerie, des apprêts à peinture, de la soudure, etc. De nombreuses études ont montré le rôle bénéfique de l'ajout de sulfate de fer dans le ciment pour réduire le risque de sensibilisation aux composés de chrome (VI). Ces études montrent une diminution de la prévalence des dermites de contact chez les travailleurs exposés au ciment depuis l'ajout de ce produit.L'allergie cutanée causée par les chromates est typiquement localisée aux mains et aux pieds, mais elle peut aussi atteindre les membres inférieurs, le visage et les parties découvertes. Les lésions ont tendance à être sèches et fissurées, mais peuvent parfois être suintantes. Elles peuvent prendre différentes formes (papules croûtées, ulcères douloureux, eczéma, dermatite, etc). Une fois la sensibilisation établie, chaque exposition cause des réactions qui sont de plus en plus sévères et longues à guérir, et ce, malgré l'arrêt rapide de l'exposition. De plus, la dermatite peut persister malgré le changement de travail. Les raisons de cette persistance demeurent controversées. L'évolution vers une dermatose ainsi que l'omniprésence des chromates (dans l'environnement et les aliments) pourrait être en cause.
Les individus sensibilisés aux composés de chromes (VI) réagissent aussi aux composés de chromes (III).
Mise à jour : 2018-04-03
Évaluation de la cancérogénicité par des organismes officiels
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, 2011) considère que les composés de chrome hexavalent (VI) sont cancérogènes pour l'homme (groupe 1).
L'ACGIH (2018) désigne les composés de chrome hexavalent (VI) solubles et insolubles comme étant des cancérogènes confirmés chez l'humain (groupe A1).
Le NTP (2011) considère les composés de chrome hexavalent (VI) comme étant des cancérogènes reconnus chez l'humain (K).
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré. Appeler le Centre antipoison ou un médecin. Si la personne ne respire pas, lui donner la respiration artificielle.Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauRetirer les vêtements contaminés en utilisant des gants appropriés. Laver abondamment la peau avec de l’eau et du savon. Consulter un médecin en cas d’éruption cutanée.
IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin.
Danger
Peut provoquer des symptômes allergiques ou d'asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation (H334) Peut provoquer une allergie cutanée (H317) Peut provoquer le cancer (H350) Peut nuire à la fertilité ou au fœtus (H360) Risque avéré d’effets graves pour les organes à la suite d’expositions répétées ou d’une exposition prolongée (H372)
Divulgation des ingrédients
Commentaires :
La toxicité des composés inorganiques du plomb est liée à la présence de l'ion Pb2+. Ainsi, la classification est basée sur la toxicité de cet ion et tient compte des données disponibles pour tous les composés inorganiques de plomb.
Cette classification est basée sur l'ensemble des données disponibles pour tous les composés hydro-insolubles du chrome hexavalent (Cr VI).
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.