Répertoire toxicologiqueFiche complète
Noms français :
Noms anglais :
Les fumées d'asphalte émises lors de la préparation et l'application des différents produits à base d'asphalte sont constituées de particules, de vapeurs et parfois de gaz.
Le Service du répertoire toxicologique vous suggère de consulter ses données concernant l'Asphalte (pétrole).
Les fumées d'asphalte (pétrole) n'ont pas d'utilisation, elles sont dégagées lorsque l'asphalte ou les produits qui en contiennent sont chauffés.
Mise à jour : 2011-02-11
Fumée blanche avec des reflets bleutés, possédant une odeur caractéristique variable selon la composition.
L'exposition à l'asphalte en milieu de travail se fait principalement lorsqu'il est chauffé lors de son l'utilisation. Il devient alors un liquide visqueux dégageant des fumées ayant une odeur caractéristique.
Exposition aux fumées :Lorsqu'il est chauffé à sa température d'utilisation, jusquà 250° C, il dégage des fumées dont la composition est très complexe et comporte à la fois une fraction sous forme de particules, une sous forme vapeurs et une sous forme gazeuse. Lorsqu'il est chauffé, son odeur caractéristique est de plus en plus prononcée en raison de l'augmentation de la concentration des fumées. L'odeur de ces fumées est perceptible bien avant que la VEMP de 5 mg/m3 ne soit atteinte.
InflammabilitéLes fumées d'asphalte sont inflammables.Elle peuvent s'enflammer en présence d'une source d'ignition comme une flamme nue, une étincelle ou une surface très chaude.
Moyens d'extinctionDioxyde de carbone, mousse, poudre chimique sèche, eau pulvérisée, mousse d'alcool.
Techniques spécialesPorter un appareil de protection respiratoire autonome muni d'un masque facial complet.
Monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, oxydes de soufre, oxydes d'azote.
Se référer à la méthode d'analyse 48-1 de l'IRSST.
Pour obtenir la description de cette méthode, consulter le Guide d'échantillonnage des contaminants de l'air en milieu de travail ou le site Web de l'IRSST à l'adresse suivante:
http://www.irsst.qc.ca/-RSST8052-42-4.html
Mise à jour : 2011-02-10
La Loi sur la santé et la sécurité du travail vise l'élimination des dangers à la source. Lorsque des mesures d'ingénierie et les modifications de méthode de travail ne suffisent pas à réduire l'exposition à cette substance, le port d'équipement de protection individuelle peut s'avérer nécessaire. Ces équipements de protection doivent être conformes à la réglementation.
Voies respiratoiresPorter un appareil de protection respiratoire si la concentration dans le milieu de travail est supérieure à la VEMP (5 mg/m3).
PeauPorter un appareil de protection de la peau. La sélection d'un équipement de protection de la peau dépend de la nature du travail à effectuer.
YeuxPorter un appareil de protection des yeux. La sélection d'un protecteur oculaire dépend de la nature du travail à effectuer et, s'il y a lieu, du type d'appareil de protection respiratoire utilisé.
Les équipements de protection respiratoire doivent être choisis, ajustés, entretenus et inspectés conformément à la réglementation.NIOSH ne recommande aucune cartouche, ni boitier spécifique pour les fumées ou les aérosols d'asphalte. Cependant, les appareils de protection respiratoire suivants sont recommandés :
À plus de 5 mg/m3
Mise à jour : 2020-08-04
Les fumées d'asphalte sont absorbées par la voie respiratoire et par la peau.
L'asphalte est un mélange complexe dont le comportement toxicocinétique varie en fonction des propriétés de ses constituants et des conditions d'application. Il est donc inutile de tenter de tirer des conclusions générales quant au taux d'absorption, à la quantité absorbée, à la distribution et au métabolisme de ce produit.
Les fumées d'asphalte peuvent causer l'irritation des yeux, du nez, de la gorge et des voies respiratoires.
L'inhalation des fumées d'asphalte peut causer des maux de tête, des étourdissements, des nausées, une perte d'appétit et de la fatigue.
L'exposition répétée de travailleurs aux fumées d'asphalte est associée à des effets concernant les voies respiratoires tels que la toux, la rhinite, la respiration sifflante, la difficulté à respirer, la bronchite chronique et la diminution des capacités respiratoires. Des symptômes tels que des nausées, des douleurs gastriques, une perte d'appétit, des céphalées, de la fatigue sont parfois rapportés à la suite d'inhalation répétée des fumées d'asphalte. Aussi, des problèmes hépatiques et rénaux ont également été signalés lors de certaines études. Toutefois, il est impossible d'établir des liens solides avec l'exposition aux fumées d'asphalte puisque ces travailleurs sont souvent exposés de façon concomitante aux produits de combustion d'essence, de diesel ou à d'autres substances.
Le contact cutané répété avec des produits contenant de l'asphalte ou avec les fumées d'asphalte peut causer une dermatose (folliculite et acné). L'exposition concomitante fréquente à d'autres produits tels que le brai de goudron de houille ou la fibre de verre peut être la source des effets cutanés.
Chez le rat, l'inhalation répétée de fumées d'asphalte peut causer des dommages pulmonaires. Toutefois, certains auteurs soulignent que les effets observés sont compatibles avec les effets causés par un produit causant l'irritation des voies respiratoires.
Mise à jour : 2020-08-03
Ce produit peut causer de la sensibilisation cutanée et respiratoire. Cependant, les cas de sensibilisation rapportés dans la littérature sont rares et non concluants.
Quelques études mentionnent que les travailleurs exposés aux fumées d'asphalte rapportent plus fréquemment des symptômes d'asthme. Toutefois, il est impossible d'établir des liens solides avec l'exposition aux fumées d'asphalte puisque ces travailleurs sont souvent exposés de façon concomitante à d'autres substances.
Une possibilité de photosensibilisation a également été rapportée dans la littérature, mais on ne peut exclure l'exposition à d'autres contaminants lors de l'exposition aux fumées d'asphalte.
Il n'y a aucune donnée spécifique concernant les effets des fumées d'asphalte sur le transfert placentaire et le développement.
Il n'y a aucune donnée spécifique concernant les effets des fumées d'asphalte sur la reproduction.
Il n’y a aucune donnée spécifique concernant les effets des fumées d’asphalte.
Évaluation de la cancérogénicité des fumées d'asphalte
Le CIRC (1985, 1987) classifie les Bitumes (8052-42-4) raffinés à la vapeur, résidus de crackage, raffinés à l'air comme inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'homme (groupe 3).
L'ACGIH (2010) classifie les fumées d'asphalte (bitume) comme substance non classifiable comme cancérogène pour l'homme (groupe A4); cependant la dernière révision date de 1999.
Le DFG (2007) classifie le bitume (vapeur et aérosol) comme cancérogènes pour l'homme (groupe 2).
NIOSH (2005) classifie les fumées d'asphalte comme cancérogène.
Le Dutch Expert Committee on Occupational Standards (2007) considère que la faible association pour le cancer est une source d'inquiétude en ce qui concerne la cancérogéncité du bitume (vapeur ou aérosol) pour l'humain.
Une étude de l'incidence du cancer du poumon a été faite chez les travailleurs européens de l'asphalte. Les auteurs en arrivent à deux conclusions : 1) l'excès de mortalité par cancer du poumon est vraisemblablement attribuable à la consommation élevée de tabac et , 2) il n'y a pas de preuve évidente d'association entre les indicateurs d'exposition par inhalation et par voie cutanée et le cancer du poumon (Boffetta et al., 2009; Olsson et al., 2010).
Localisations tumorales
Bien que l'on observe fréquemment une augmentation de la mortalité par cancer du poumon, et à un degré moindre du cancer des voies digestives et le la vessie, on ne peut pas tirer une conclusion ferme sur la relation causale, entre l'exposition des travailleurs aux fumées d'asphalte et le cancer, car l'analyse est sujette à des biais liés à la méthodologie. Il est difficile d'établir une association forte avec certaines localisations tumorales à cause des facteurs de confusion impliqués dans les études, p. ex. l'usage du tabac, les gaz d'échappement des moteurs diésel.
Notes :
Les données publiées se rapportant à l'asphalte concernent principalement les expositions professionnelles qui se sont produites lors de l'asphaltage et la pose de toitures. Très peu concernent spécifiquement les fumées d'asphalte. Il est difficile de conclure étant donnée la variabilité des produits d'asphalte et les conditions d'application.
Effet sur cellules somatiques
Études chez l'humain Plusieurs études concernant l'exposition aux fumées d'asphalte chez les travailleurs de l'asphaltage et de la pose de toiture se sont avérées positives lors de plusieurs tests (échange de chromatides-soeurs, micronoyaux, dommage à l'ADN, etc.). Études chez l'animal Des études par inhalation de fumée d'asphalte ont été faites chez le rat et la souris. La formation d'adduit d'ADN a été rapportée dans plusieurs de ces études.
Études chez l'humain
Plusieurs études concernant l'exposition aux fumées d'asphalte chez les travailleurs de l'asphaltage et de la pose de toiture se sont avérées positives lors de plusieurs tests (échange de chromatides-soeurs, micronoyaux, dommage à l'ADN, etc.).
Études chez l'animal
Des études par inhalation de fumée d'asphalte ont été faites chez le rat et la souris. La formation d'adduit d'ADN a été rapportée dans plusieurs de ces études.
Note : plusieurs composés, tels que des hydrocarbures polycylciques aromatiques, peuvent se trouver dans les fumées et présenter une activité génotoxique.
DL50
InhalationEn cas d’inhalation, amener la personne dans un endroit aéré.
Contact avec les yeuxRincer abondamment les yeux avec de l’eau pendant 5 minutes ou jusqu’à ce que le produit soit éliminé. Enlever les lentilles cornéennes s’il est possible de le faire facilement. Si l’irritation persiste, consulter un médecin.
Contact avec la peauLaver la peau avec de l'eau et du savon.
En cas de brûlure avec de l'asphalte chaud, rincer à grande eau tel qu’indiqué dans le manuel Secourisme en milieu de travail, produit par la CNESST. Appeler le Centre antipoison ou un médecin.
IngestionRincer la bouche avec de l’eau. Appeler le Centre antipoison ou un médecin en cas de malaise.
http://echa.europa.eu/information-on-chemicals/registered-substancesECHA CHEM (europa.eu)
La cote entre [ ] provient de la banque Information SST du Centre de documentation de la CNESST.